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Précocité intellectuelle: des effets négatifs?

 
« L'enfant précoce a les défauts de ses qualités André GIORDAN
  
"Etre surdoué n'est pas toujours facile à vivre"
La précocité intellectuelle a ses faces cachées. Dyssynchronie, inhibition intellectuelle, phobie scolaire, anxiété et angoisses, dépression et troubles divers en sont les effets pervers... un dépistage, si possible précoce, permet d'éviter certains de ces écueils.
  

etoilebleuLA DYSSYNCHRONIE

La précocité intellectuelle affecte l'enfant dans son fonctionnement interne et social mais aussi dans son développement psychomoteur.
Dès la petite enfance, certains enfants dont le développement intellectuel est en avance par rapport à leur développement psychomoteur auront tendance à aller spontanément vers les activités dites « intellectuelles » plutôt que de s’exercer à celles d’ordre « physique ». Ils privilégient ce qui les intéresse, là où ils réussissent, plutôt que ce qui est difficile et leur demande de l’effort. Ils rejettent souvent les activités de motricité fine.
Très souvent donc, l’enfant se passionne pour la lecture car il a appris à lire tout seul lorsqu’on lui racontait des histoires. Les parents n’en sont pas toujours conscients, mais sont fascinés par cet enfant qui est toujours dans les livres. Ils le laissent à sa passion.
C’est là que peut s’installer une dyssynchronie entre l’intérêt pour la lecture et le non intérêt pour ce qui est plutôt d’ordre physique.
  
 
  
La dyssynchronie dans sa forme globale est une des caractéristiques de l'EIP, décrite par Jean Charles TERRASSIER comme « le développement hétérogène spécifique et normal des enfants intellectuellement précoces (dyssynchronie interne) ainsi que les particularités de leur relation et intégration au contexte de vie (dyssynchronie sociale)».

D'après Jean Charles TERRASSER, "un enfant intellectuellement précoce se caractérise par ce que j'appelle une dyssynchronie. Il y a un décalage entre son niveau de développement intellectuel, très hautement supérieur à celui d'un enfant de son âge, et son développement affectif et émotionnel qui correspond à celui d'un enfant de son âge. L'enfant précoce est d'ailleurs particulièrement sensible, grâce ou à cause de son intelligence, puisque celle-ci a un effet loupe sur les évènements, sur l'information à laquelle il a accès. Son intelligence décortique l'information, mais il n'a pas le recul nécessaire pour la digérer, ce qui peut parfois le mettre en situation émotionnelle difficile et créer de l'anxiété. Par exemple, on a évoqué il y a quelque temps la possibilité que la Côte d'Azur connaisse un tremblement de terre. Un enfant précoce de 5 ans a très bien compris le phénomène et a rapproché son lit d'un mur maître de l'immeuble parce qu'il avait compris que c'était à cet endroit qu'il avait une chance de s'en sortir si la terre se mettait à trembler. L'impact est donc accentué par cet effet loupe lié à l'intelligence qui, elle, voit tout dans les détails. Mais parfois il n'a pas la maturité personnelle de digérer des informations reçues et comprises précocement." Extrait d'une interview de P.E. dans le magazine PsychoEnfants Novembre 2011

En fait l'auteur distingue plusieurs types de dyssynchronies et assure dans son article : « Les dyssynchronies des enfants intellectuellement précoces » que « les enfants précoces sortent de la norme statistique du fait de leur rythme rapide de développement mais cette précocité c’est leur normalité propre. Il n’y a rien de pathologique dans leur dyssynchronie qui, certes, peut les fragiliser dans des contextes inadaptés.
C’est pourquoi il importe de connaître leurs particularités pour espérer proposer une réponse éducative adaptée à leurs besoins».
Certains signes d'appel mais également certains troubles fréquemment associés provoqués par une non reconnaissance peuvent alerter l'entourage, les équipes éducatives mais aussi le médecin traitant.  On oublie trop souvent que le médecin de famille sensibilisé peut être un soutien pour l'enfant et sa famille.
Ne pas prendre en charge scolairement, familialement et socialement l'enfant surdoué, c'est laisser son enfant en souffrance au risque de le voir développer plus tard des troubles du comportement, des troubles psychopathologiques. Là encore, le médecin peut jouer un rôle primordial de prise en charge.

Quelques compléments dans l'article de Jean-Charles TERRASSIER "Le développement psychologique des enfants intellectuellement précoces"

etoilejauneL'EFFET PYGMALION NEGATIF
Un grand nombre d’enfants surdoués non identifiés vivent au quotidien en effet « pygmalion négatif ».
Selon Jean Charles TERRASSIER « l’enfant va tendre à renoncer à exprimer son véritable potentiel et se limiter à répondre à une demande qui le sous estime…. ».
Il note que « ce contexte va l’inciter à renoncer à exprimer une partie de sa personnalité et à oublier celui qu’il aurait pu être, ce qui ne peut en rien favoriser son épanouissement. »
L'auteur met en garde contre les conséquences de l'effet Pygmalion négatif.
« Dans la mesure où l'enfant élabore une représentation de Soi en partie en se fondant sur l'image de lui-même que lui renvoie un environnement inapte à identifier ses possibilités, il lui sera très difficile de se découvrir et de s'assumer précoce ». 
Extraits de l'article : « Les dyssynchronies des enfants intellectuellement précoces. » Jean-Charles Terrassier
A l’école, les enfants peuvent se limiter intellectuellement pour essayer de ressembler aux autres ou pour répondre aux attentes de leurs professeurs. Par un besoin de conformité excessif, ils s’imposent de ne plus exprimer leur potentiel. Au risque de se renier, ils se fondent dans la classe, renonçant ainsi à leurs aptitudes « hors normes ».
En se camouflant tels de véritables caméléons, ils se protègent de l’incompréhension des professeurs mais aussi de leurs camarades. Pour se conformer aux attentes des autres, l’enfant s’inhibe, se détériore socialement, il recherche une normalisation imaginaire et renonce ainsi à lui-même.
Selon le docteur Alain GAUVRIT, l’enfant « se recrée un nouvel équilibre moteur, affectif et intellectuel par une série de contre-investissements (refoulement, répression) ne laissant aucune énergie disponible pour le fonctionnement intellectuel».
A la maison également, une pression vers la norme peut s’exercer sur lui. Dans ce contexte, l’enfant fait tout pour se montrer « normal » alors que justement sa créativité et sa curiosité intellectuelles devraient pouvoir s’y exprimer. La fratrie peut accentuer ce phénomène.
Selon les enfants, l’effet pygmalion négatif est plus ou moins perceptible :
- soit ils perdent enthousiasme, goût des apprentissages… et peuvent ainsi se renier définitivement,
- soit ils explosent après un certain temps ce qui permet d’identifier leur précocité intellectuelle.
A l’inverse, certains ne vont pas à l’encontre de ce qu’ils sont (pas d’Effet Pygmalion négatif). Ils ont alors la force de contraindre leurs parents et leurs proches à s’adapter et à modifier leur représentation d’eux-mêmes, mais à quel prix...
etoileroseL’INHIBITION INTELLECTUELLE
L’inhibition intellectuelle s’inscrit dans un contexte d’effet pygmalion négatif. Le dysfonctionnement intellectuel d’un enfant inhibé peut fausser les résultats des tests de Q.I.. L’observation fine du comportement de l’enfant au cours du bilan vient en complément de l’analyse des subtests. Tous deux permettent de suspecter une automutilation de l’intelligence.
En général un suivi de l’enfant est nécessaire pour lui permettre de « retrouver sa liberté de penser indispensable pour soutenir l’intelligence et éviter que cette dernière ne devienne « stérile »».
« Les sujets souffrant d’une inhibition intellectuelle n’obtiennent pas des QI du niveau de la surdouance car leur dysfonctionnement intellectuel peut être important et se répercute au cours du test. Le QI verbal est fréquemment plus bas que le QI performance (profil fréquent chez les enfants qui sont en classe de développement) et inférieur à la norme. Certains ont un raisonnement logique très bon sur le plan non verbal mais échouent au niveau du QI verbal. Il y a une inhibition de la pensée dans ce cas pour un enfant très supérieurement doué il s’agit d’une auto-mutilation de son intelligence (telle que l’a décrite Gauvrit).
L’inhibition intellectuelle est à traiter par une psychothérapie, impérativement, pour donner la possibilité au sujet de se permettre de trouver, ou retrouver, la liberté de penser, indispensable pour soutenir l’intelligence et éviter que cette dernière ne devienne « stérile ». La souffrance de l’enfant est« amortie » en grande partie par l’inhibition de la pensée chez ceux qui gardent une possibilité d’agirmais elle est très importante chez ceux qui ratent à l’école tout en ayant un bon niveau intellectuel,notamment au niveau du raisonnement
Cette inhibition intellectuelle est également décrite de façon imagée par le docteur Alain GAUVRIT . C'est le COMPLEXE DE L'ALBATROS 
« …Exilé sur le sol au milieu des huées,  
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher »
Charles BAUDELAIRE, L'Albatros
  
etoileverteLA PHOBIE SCOLAIREEleveCourb
La phobie scolaire n’est pas soudaine. Elle s’installe progressivement, très souvent dès la maternelle. Le jeune enfant est déçu de ne rien apprendre. La peinture, la pâte à modeler, pratiquement toutes les activités de motricité fine,  ne sont pas sont fort. Il est venu pour apprendre à lire, à écrire… Ce type de réflexion venant de l’enfant doit être entendu avant qu’il ne refuse l’école.
Par définition, la phobie scolaire se caractérise par le refus et une peur irrationnelle de se rendre à l’école. L’enfant sait qu’il n’a pas de raison d’avoir peur mais il ne peut lutter. Les manifestations sont multiples et variées : crise de pleurs, de panique, céphalées, douleurs abdominales pouvant aller jusqu’aux vomissements, diarrhées, …. Elles s’accentuent généralement entre le moment de quitter la maison et d’arriver à l’école.
Selon AJURIAGUERRA, les enfants en phobie scolaire sont des « enfants qui pour des raisons irrationnelles refusent d’aller à l’école et résistent avec des réactions très vives de panique quand on essaye de les y forcer »
En effet, l’école est le révélateur d’une anxiété qui peut devenir envahissante et mener au refus scolaire alors que pour d’autres, c’est un moteur de réussite.
Il est préférable d’orienter ces enfants vers des spécialistes quand de tels symptômes apparaissent.
 
En cas de phobie scolaire, l'ANPEIP recommande de se rapprocher des associations comme l'association Phobie Scolaire dont les bénévoles peuvent guider parents et enseignants. 

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etoilebleuL’ANXIETE , LES ANGOISSES
Les interrogations que l’enfant surdoué ne cesse de mettre en place pour tout comprendre sont très anxiogènes. Difficile pour lui d’accepter des choses qu’il ne s’explique pas !
Ces préoccupations excessives, ses angoisses de l’échec, de silence, d’abandon, la recherche du sens de la vie, de la mort, d’inconnu ou ses angoisses métaphysiques sont source d’hyperanxiété.
De plus, sa sensibilité, sa lucidité, son soucis de maîtrise accentuent les angoisses. Il est souvent perçu comme « immature » alors qu’en fait, il est lucide. En réalité, il n’a pas l’expérience qui lui permette de relativiser. Il a par conséquent besoin d’utiliser celle de l’adulte pour l’aider à dépasser ses craintes.
 
D'après Claudia JANKECH, "Comme toutes les personnes hors normes, les HPI sans troubles associés peuvent rencontrer des difficultés lors de leur scolarité, souvent inadaptée à leurs compétences, des difficultés relationnelles dues à l'incompréhension de l'entourage et à un regard négatif. Ils peuvent alors, comme tout un chacun, développer de l'anxiété. Il faut faire la différence entre les troubles anxieux et l'anxiété qui découle de situations inadaptées liées à une incapacité des systèmes scolaires à intégrer les enfants avec des compétences très élevées. Mais il arrive aussi que les enfants HPI, lucides et sensibles, développent une anxiété, notamment au cours de la petite enfance".

CHAMONT décrit cinq types d’angoisses qui peuvent être masquées et qui « gravitent autour des enfants et adolescents intellectuellement précoces » :
- l'angoisse d'échec,
- l'angoisse de silence,
- l'angoisse d'abandon,
- l'angoisse d'inconnu,
- l'angoisse métaphysique.
Elles le mènent souvent vers la dépression, la mise en place de troubles divers, de rituels d’apaisement. L’évolution vers les troubles obsessionnels compulsifs ou TOC est très fréquente chez l’EIP. Elle souligne la nécessité de prévention.
 
TabElementsAnxiogènes
Tous les enfants sont soumis à des stress quotidien. David ELKIND a établi un classement de ces éléments de stress (Cf. Tableau ci dessus ) du plus au moins anxiogène.
Chez l’enfant précoce, les changements de rythme de vie quotidien sont source de questionnements et ne sont pas acceptés. Par conséquent, ils deviennent anxiogènes mais selon J. LEGRAND, « Les enfants « surdoués » ne présenteraient pas davantage de troubles psychologiques que les autres enfants. Néanmoins, de nombreux auteurs évoquent une fragilité psychique liée au don intellectuel ».
Selon Jeanne  SIAUD-FACCHIN (2002), « le risque pathologique de l’enfant « surdoué » est favorisé par un diagnostic trop tardif et/ou par un environnement (famille ou école) non sécurisant. Cet enfant est vulnérable, de par son hypersensibilité et son extra lucidité. Ainsi, des facteurs externes défavorables (rejet des autres) peuvent entraver la construction de sa personnalité, entraînant une « fragilité narcissique majeure » ».

Quant à Olivier REVOL, il souligne que l'anxiété « est constante chez les enfants surdoués. L'intelligence est logiquement anxiogène lorsqu'elle donne accès à des questionnements existentiels que le jeune enfant ne peut assumer. On est alerté dès trois ans par des préoccupations excessives concernant l'univers ou la vie après la vie ; la notion prématurée de la pérennité de la mort est forcément inquiétante à l'âge ou l'enfant en a normalement une notion très abstraite ou ludique, comme dans les dessins animés ou les jeux vidéo (« je sais bien que je n'ai pas plusieurs vies... »). Plus tard, les peurs concernent les maladies (peur du sida, de la maladie de la Vache-Folle...), la survenue de catastrophes au niveau planétaire (guerre, météorites, inondations...) ou familiales (maladies des parents, séparations....). Ces craintes sont parfois abordées spontanément, mais le plus souvent elles restent secrètement gardées par un enfant qui n'osent en parler à ses camarades de peur d'être ridicule, ni à ses parents pour ne pas les inquiéter. Elles risquent alors d'évoluer en véritables obsessions, inquiétantes, responsables de rituels nécessaires à leur apaisement. Cette organisation en troubles obsessionnels et compulsifs (TOC) est tellement fréquente dans notre expérience qu'elle justifie d'interroger tous les enfants intelligents sur l'existence d'éventuels « soucis » ou de gestes absurdes qu'ils ne peuvent éviter. »
 
Extrait de "L'enfant précoce signes particuliers" Neuropsychiatrie de l’Enfance et de l’Adolescence Volume 52, Issue 3, May 2004, Pages 148-153 Olivier REVOL, Jean LOUIS et P. FOURNERET
     
 
etoilejauneLA DEPRESSION
  
Le stress de l’enfant précoce est souvent dépressiogène si l'origine n'est pas identifiée et éliminée.
La dépression est effectivement une complication fréquemment rencontrée dans le cas de l’enfant précoce.
Les causes en sont multiples. Elles s’inscrivent bien souvent dans le contexte d’une affectivité envahissante. C’est aussi un signe d’alerte. L’enfant surdoué qui s’ennuie, surtout à l’école, est aussi sujet à la dépression. Très vite dépassé par des questions qu’il ne peut se résoudre à laisser sans réponse, il se protège en faisant le vide. Il évacue ses pensées « dangereuses » en refusant de se projeter dans l’avenir. Il n’exprime plus ni souffrance, ni émotion.
Pour Jeanne SIAUD FACCHIN, la culpabilité et la problématique du deuil sont les deux mécanismes qui sous-tendent la dépression de l’EIP. Après avoir étudié "les caractéristiques émotionnelles des enfants à haut potentiel", H. GUIGNARD attribue la dépression à un univers affectif hors norme
   
• Signes et manifestations
Certains signes peuvent particulièrement alerter les parents, les proches, les éducateurs :  
 
Bien souvent le petit enfant manifeste sa dépression par de l'agressivité (2 à 6 ans), une hyperactivité motrice  et/ou encore une isolement social.
Plus tard , le grand enfant (6 à 12 ans) se dévalorise, ment ou peut fuguer. Il est en refus, parfois en échec scolaire.
L’adolescent quant à lui est irritable. Il désinvestit même les loisirs.
En règle générale, ces signes chez un enfant par ailleurs mythomane, agressif et/ou avec des idées obsédantes doivent alerter les parents, l'entourage, les éducateurs. On doit alors envisager la dépression et se faire aider par des spécialistes.
« A tout âge, la dépression est difficile à vivre pour lui et pour son entourage. L’enfant perd le contrôle de ses émotions et il a horreur de ne plus pouvoir se contrôler».
Extrait de colloque : L’enfant précoce : signes particuliers : DEPRESSION DE L’ENFANT PRECOCE d’Olivier REVOL

• Une prise en charge nécessaire 
Pour que l’enfant puisse se reconstruire, il est donc essentiel de le prendre en charge. Conscient de son impuissance face à une situation difficile, l’enfant exprime sa colère et refuse bien souvent de consulter. Il s’oppose au thérapeute, essaie de le manipuler… Malgré tout, une prise en charge thérapeutique solide et fiable par un professionnel spécialisé, sans recours aux antidépresseurs s’impose pour décharger se surplus émotionnel.
• La prescription médicamenteuse en question
Selon le Docteur Catherine BARRAUD, « chez ses enfants, le recours aux antidépresseurs n’est pas conseillé. D’une part les antidépresseurs doivent être limités chez les enfants de façon générale. D’autre part, la cause de la dépression restant présente, il n’y a pas de raison que la dépression disparaisse, y compris pendant la prescription d’antidépresseurs ».
 
etoileroseDES TROUBLES DIVERS
  
Les troubles ou manifestations peuvent être divers et variés mais les plus fréquents sont :
 
- les troubles du sommeil avec difficultés d’endormissement ou réveils fréquents,
- les troubles alimentaires,
- les peurs ou des angoisses incontrôlées,
- les douleurs, des démangeaisons (eczéma),
- les troubles du comportement avec agressivité ou au contraire isolement de l’enfant …
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Ces troubles ne sont généralement pas isolés et bien souvent ils sont liés au stress. Il convient de les considérer en tenant compte de l’ensemble de la personnalité de l’enfant.
  
Il est important de pouvoir les identifier afin que l’enfant puisse apaiser ses souffrances.
Parfois, le simple prise de conscience des troubles permet à l’enfant lui même de trouver des solutions mais dans certains cas un soutien psychologique lui est nécessaire afin d’éviter qu’il n’aille jusqu’à la dépression. Les troubles du sommeil se manifestent de façons diverses. Certains enfants souffrent d’insomnies avec difficultés de sommeil, éveils nocturnes et même somnambulisme. Fréquemment l’enfant refuse de s’endormir tant il angoisse en pensant à ses cauchemars récurrents. D’autres souffrent de parasomnies. Les parents signalent bien souvent un sommeil agité, non réparateur et ce dès le plus jeune âge de l'enfant.
Les troubles du sommeil
En fait, comme le note le Docteur Olivier REVOL, « ils sont quasi-constants; leur signification diffère selon l'âge.
Chez le nourrisson, l'insomnie d'endormissement est liée à l'anxiété de séparation, logiquement amplifiée par la précocité. Après deux ans, l'opposition au coucher illustre les difficultés à renoncer au plaisir de jouer ou d'apprendre; l'anxiété vespérale est aggravée en période oedipienne par la crainte de la résurgence des fantasmes au cours du rêve. Sur le plan qualitatif, tous les types de troubles ont été signalés comme le confirme une étude récente ; on retrouve des insomnies (difficultés au coucher, éveils nocturnes), des parasomnies (cauchemars) et surtout l'impression parentale, subjective, d'un sommeil de mauvaise qualité. La fréquence des troubles du sommeil chez les EIP incite à rechercher d'autres signes évocateurs de précocité chez tout enfant consultant pour un refus d'endormissement».
Les troubles du comportement
Certains auteurs comme Caroline GOLDMAN ont étudié les incidences sur la dynamique pulsionnelle.
L’agressivité des enfants à haut potentiel se manifeste entre autre dans la motricité, dans la pensée et dans la relation. Elle a également noté chez les enfants et adolescents qu’elle rencontre des symptômes tels que la dépression, l’insomnie et les troubles du comportement.
A lire l'article « L’inexprimable agressivité de l’enfant surdoué » de Caroline GOLDMAN , revue Pratiques psychologiques, 2008, L'accompagnement psychologique. Volume 14, Issue 2, June 2008, Pages 247-264.
En ce qui concerne les conduites addictives et antisociales, l’adolescence de l’EIP est une période plus risquée que chez un adolescent NIP (Non Intellectuellemnt Précoce).
Le Docteur REVOL estime qu’elle est souvent plus précoce, plus déprimante, plus pathologique mais moins longue. La recherche d’identité est en effet rendue difficile du fait de leur différence.
Durant cette période de quête identitaire, de deuil de l’enfance, de détachement par rapport à leurs parents, certains adolescents se tournent vers la prise de toxiques, ont des conduites à risques. Ils font généralement preuve d’une grande facilité à dissimuler de graves conduites addictives, aussi mieux vaut-il rester vigilant.
L’insertion sociale est parfois difficile, surtout lorsque le HP se retrouve paradoxalement en échec scolaire, sans diplôme.
Il faut garder espoir car bon nombre d’entre eux utilisent leur potentiel pour rebondir, quand qu’ils quittent le système scolaire.
Certains adultes surdoués se révèlent dans la vie active, dans leur travail, en se tournant vers une voie pour laquelle ils se passionnent ou bien par le biais de formations, d’insertions professionnelles.
 
Pour que cette renaissance ait lieu,
il est important de faire attention au bien être psychologique de l’enfant, de l’adolescent,
de rester vigilant pour préserver sa confiance en lui.

 Vu par certains, « les conduites addictives et antisociales sont courantes dans l’évolution des adolescents précoces et sont même parfois un mode d’intégration dans le groupe social. Elles peuvent conduire au rejet de l’insertion sociale par les études et au grand paradoxe des enfants précoces en échec scolaire et sans diplôme. Sans banaliser ce type de choix, les études actuelles montrent que ces adolescents bien accompagnés peuvent reprendre des études, même bien longtemps après les avoir abandonnées et réussir une insertion professionnelle correcte, voire, même si le diagnostic de précocité est tardif, réussir une insertion sociale correcte. Je vous rappelle que la précocité ne disparait pas avec l’âge et que la reprise des études à l’âge adulte est toujours possible chez les précoces en échec scolaire. D’autant que les formations pour adultes sont moins scolaires et donc plus accessibles à ces feux d’artifice… »

Extrait de "Enfants précoces : dépistage, diagnostic et suivi "  par le Docteur BARRAUD

Les troubles de l'attention
     

 

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moyennepucebleul'article de Claudia JANKECH "Surdouance et échec scolaire"

moyennepucebleul'article de Marc VANMEERBEEK, Stéphanie Van Onckelen, Corine BOUUAERT et Philippe BURETTE "Enfants à haut potentiel: attitude du médecin traitant "

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moyennepucebleule mémoire de J. LEGRAND "Le développement affectif des enfants dits "intellectuellement précoces"

moyennepucebleul'article de CHAMONT "Les angoisses chez les enfants et les adolescents intellectuellement précoces"

 moyennepucebleul'article de GOLDMAN "L'inexprimable agressivité de l'enfant surdoué"

moyennepucebleul'article de O. REVOL "Dépression de l'enfant précoce"

moyennepucebleula communication de A GAUVRIT "Le complexe de l'albatros"

moyennepucebleul'article du Dr BARRAUD "Enfants précoces: dépistages, diagnostic et suivi" - Le recours aux antidépresseurs

moyennepucebleul'article de G. ROBERT "Signes d'appel et troubles associés chez l'HP"

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